La Grande-Bretagne dans la troisième décennie du XXIe siècle est un endroit pour le moins étrange. En Écosse, des hommes peuvent mourir d’un cancer du col de l’utérus, une maladie qui touche un organe qu’ils n’ont pas. Les femmes écossaises peuvent être enregistrées comme étant décédées d’un cancer testiculaire, même si elles ne possèdent pas — comment dire cela diplomatiquement ? — les testicules.
Partout dans le pays, des « femmes » apparaissent devant les tribunaux accusées de viol, une infraction qui consiste en une pénétration par un pénis. Le plus déroutant de tout, les statistiques officielles suggèrent et au Pays de Galles sont trois fois plus susceptibles d’être transgenres que la population non religieuse. Ces chiffres impliquent qu’une personne sur 67 serait transgenre, ce qui laisse entrevoir une montée d’intérêt jusque-là non détectée pour l’identité de genre parmi les musulmans pratiquants en Grande-Bretagne.
Est-ce que cela constitue un instantané précis du Royaume-Uni en 2024 ? Bien sûr que non : c’est le résultat de ce qui se passe lorsque des institutions censées fournir des données objectives cèdent aux pressions des activistes. Cela déforme les chiffres sur lesquels les gouvernements se basent pour prendre des décisions qui affectent notre quotidien, comme l’allocation des ressources. Cela gonfle la taille de la population trans, donnant ainsi l’illusion d’un soutien accru aux revendications activistes pour des traitements particuliers. Et cela crée une image totalement erronée de la responsabilité dans la violence contre les femmes, donnant naissance à une catégorie jusqu’alors inconnue : celle de la « violeur féminin ».
Le dernier exemple de ce processus dangereux à venir à la lumière affecte les certificats de décès en Écosse. Les lobbyistes trans ont persuadé les Archives nationales d’Écosse d’enregistrer l’« identité de genre » des personnes récemment décédées, plutôt que leur sexe biologique. Le résultat, pour le moins absurde, est que des hommes, détenteurs d’un certificat de reconnaissance de genre, apparaissent dans les registres officiels comme des femmes, même s’ils sont morts d’une maladie des organes reproducteurs masculins. Et même en l’absence de certificat de reconnaissance de genre, certains peuvent être enregistrés sur leur certificat de décès en tant que femmes, afin d’éviter de contrarier leurs proches. Il ne manque plus qu’un documentaire sur Radio 4 mettant en lumière l’augmentation frappante des « hommes » souffrant d’un cancer des ovaires. Peut-être que David Lammy, secrétaire d’État aux Affaires étrangères, qui a un jour affirmé que les femmes trans peuvent « faire pousser » un col de l’utérus, pourrait agir en tant que conseiller.
Quand ce pays a-t-il cessé de se soucier de l’exactitude des faits ? Quand les politiciens ont-ils décidé que des statistiques fiables importent moins que les sensibilités d’un petit nombre de personnes ? On pourrait penser que l’Office national des statistiques, au moins, serait immunisé contre une telle pression — mais vous auriez tort.
Après avoir conclu 18 entretiens avec des personnes trans, l’ONS a inclus une question sur le fait de savoir si « le genre avec lequel vous vous identifiez » est le même que « votre sexe enregistré à la naissance » dans le recensement de 2021. Les résultats semblaient suggérer que le borough de Tower Hamlets à l’est de Londres a la plus grande population trans du pays, plus grande même que Brighton et Hove. Le Dr Michael Biggs de l’Université d’Oxford a souligné l’année dernière, cependant, que de nombreux habitants ne parlent pas anglais comme première langue — et ont presque certainement mal compris la question. L’ONS a depuis dû admettre, non sans réticence, qu’il ne peut pas affirmer que son estimation de la population trans au Royaume-Uni est précise.
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