Si Rachel Reeves pense qu’elle traverse une période difficile en ce moment, elle devrait avoir une pensée pour le Premier ministre français, Michel Barnier. C’est sa responsabilité de faire valider le budget 2025 par le parlement français, et s’il échoue, il pourrait y avoir bien plus que son emploi en jeu.
La France a de graves problèmes financiers. Alors que l’État britannique dépense 43 % du PIB du Royaume-Uni, l’équivalent français est de 58 %. Pire encore, la différence entre ce que le gouvernement français a dépensé l’année dernière et ce qu’il a perçu a atteint 5,5 % du PIB. Cette année, le déficit sera de 6,1 %. C’est tout simplement insoutenable — d’autant plus que l’Union européenne exige des États membres qu’ils maintiennent leurs déficits en dessous de 3 % du PIB.
D’où l’importance du budget. S’il ne passe pas, l’embarras financier du pays pourrait se transformer en une crise de la dette à part entière — dont nous avons déjà vu des signes d’alerte. De plus, si la deuxième plus grande économie de l’Union européenne cesse de jouer le jeu, alors les règles fiscales de l’UE perdront de leur crédibilité, avec des répercussions sur la monnaie unique.
Par conséquent, le budget doit passer — même si, comme il semble probable, une majorité de députés à l’Assemblée nationale française y est opposée. Par chance, il y a une clause dans la constitution française qui permet au Premier ministre de le faire passer de toute façon. C’est un peu une option nucléaire, mais Michel Barnier a indiqué qu’il est prêt à l’utiliser.
Le hic, c’est que l’Assemblée nationale a sa propre option nucléaire. Elle peut adopter une motion de censure qui forcerait Barnier à démissionner, entraînant la chute de tout le gouvernement. Ce qui, à son tour, pourrait amener le président Macron à démissionner, avec des conséquences déstabilisantes pour la France et l’UE.
Les partis de gauche sont prêts à appuyer sur le bouton rouge, mais ils n’auront pas les voix nécessaires à moins que Marine Le Pen et son parti Rassemblement national (RN) ne s’y joignent. Rappelons que c’est elle qui a essentiellement choisi Barnier comme Premier ministre — et c’est elle qui pourrait le renvoyer.
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