Vous souvenez-vous du personnage ‘hilarant’ de Colin Hunt dans The Fast Show ? Vêtu de chemises et de cravates criardes et épris de ses propres pitreries soi-disant ‘comiques’, il passait pour une parodie finement observée du type farceur ‘excentrique’ épuisant qui se plaît à sans cesse citer des sketches de Monty Python.
C’est à Colin Hunt que le chef des libéraux-démocrates me fait de plus en plus penser. Sir Ed Davey — chevalier du royaume — a passé la première partie de la campagne électorale générale à s’adonner à une série d’escapades délibérément loufoques, d’une partie de jenga avec une tour géante de blocs bleus (une subtile métaphore visuelle de l’effondrement des conservateurs, voyez-vous) aux manèges de Thorpe Park, en passant par une séance photo avec une maquette de T-Rex à Wokingham (non, moi non plus). Hier, il a été filmé en train d’échouer à un parcours d’obstacles aquatiques. Il a fini dans l’eau, mais l’a pris avec beaucoup d’entrain car il n’est pas un coincé, comme ces autres messieurs de Westminster !
On pourrait difficilement ne pas être sceptique face à certaines de ces manigances et ne pas se demander s’il n’y aurait pas une certaine dose de positionnement politique réfléchi en jeu. Après tout, il y a seulement quelques mois, Sir Ed était sous une pression considérable liée à son rôle dans le scandale historique de Post Office Horizon, déclenché lorsqu’il servait dans le gouvernement de coalition. Les victimes du scandale ont vivement critiqué son manque d’action, alors qu’il était responsable des affaires postales de 2010 à 2012. Certains experts ont soulevé la possibilité qu’il aurait dû démissionner de la direction.
Il y a aussi une question plus large concernant la nature des libéraux-démocrates. En tant que réceptacle des votes d’opposition et en tant que parti qui adopte de manière notoire une approche ‘tout pour tous’ pour faire campagne dans différentes circonscriptions et régions du pays, il est crucial que leur stratégie nationale évite de prendre trop d’engagements politiques concrets.
L’aménagement est peut-être l’exemple le plus évident. Dans les circonscriptions rurales aisées, les militants libéraux-démocrates se rangent souvent du côté des Nimby locaux (« Not In My BackYard », « Pas dans mon arrière-cour » en français) pour bloquer la construction de logements et d’infrastructures, promettant aux propriétaires conservateurs qu’ils résisteront à la ‘surconstruction’ et ‘protégeront la ceinture verte’. Layla Moran, députée d’Oxford West et d’Abingdon, a joué un rôle clé dans le blocage du réservoir d’Abingdon, longtemps prévu et très nécessaire.
Mais les libéraux-démocrates dans les grandes villes ont tendance à être beaucoup plus favorables à la construction, cherchant à exploiter le mécontentement des jeunes professionnels frustrés par la pénurie de logements. Le candidat libéral-démocrate de ma circonscription principalement urbaine et pas particulièrement prospère de la côte est du Kent mentionne la construction de logements de manière éminente sur son site web. Un peu plus à l’ouest, au milieu des villages riches et des collines verdoyantes du Sussex, ses collègues du parti gardent le silence sur le sujet.
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