Bien que la nomination la plus frappante de Donald Trump soit Marco Rubio, qui est fortement pressenti pour devenir le prochain secrétaire d’État, certaines de ses autres nominations révèlent tout autant la direction que prendra sa présidence. Les rapports selon lesquels Stephen Miller servira en tant que chef de cabinet adjoint pour les politiques dans la prochaine administration, et l’annonce de Tom Homan comme « tsar des frontières » révèlent deux aspects essentiels de cette future Maison Blanche Trump. D’abord, le président élu semble cette fois puiser dans un réservoir populiste plus large ; ensuite, il place la politique migratoire au cœur de son projet politique.
Miller est une figure emblématique du populisme républicain contemporain. Durant ses années auprès de l’ex-sénateur de l’Alabama, Jeff Sessions, il s’est forgé une réputation de « faucon » des frontières. Miller a rejoint l’équipe de Trump dès les premiers jours de la campagne présidentielle de 2016, devenant l’un de ses conseillers les plus proches et contribuant à pousser l’administration vers une politique maximaliste en matière d’application des lois sur l’immigration.
Aujourd’hui, Miller retournera à la Maison Blanche avec un portefeuille élargi. En tant que chef de cabinet adjoint pour les politiques, il disposera d’une influence considérable dans l’élaboration de l’agenda présidentiel. Son expérience en matière de politique migratoire lui a permis de maîtriser les méandres des lois et règlements sur l’immigration aux États-Unis, et sa nomination à ce poste témoigne de la place centrale accordée au contrôle des frontières dans la première mesure de l’administration Trump.
Parallèlement, Tom Homan, fort de ses années d’expérience en tant qu’agent de la patrouille frontalière et de membre de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), a grimpé les échelons au sein de cette agence. En tant que directeur intérimaire de l’ICE durant le premier mandat de Trump, Homan a été un ardent défenseur du contrôle strict des frontières et un critique virulent des politiques migratoires jugées trop permissives par l’administration Biden. Lors d’un discours à une conférence sur le nationalisme conservateur en juillet, Homan a loué Trump pour avoir pris des mesures exécutives fortes sur la frontière et a terminé par une promesse : si l’ex-président gagnait en 2024, Homan serait là avec lui pour «diriger la plus grande opération de déportation que ce pays ait jamais vue».
Faisant écho à cette promesse, l’annonce de la nomination de Homan par Trump a non seulement déclaré qu’il serait «responsable» de la frontière américaine, mais a également chargé l’ancien chef de l’ICE de «toute déportation d’immigrants illégaux vers leur pays d’origine».
Il y a huit ans, l’équipe de transition de Trump peinait parfois à trouver des personnes alignées avec sa vision populiste, notamment aux niveaux supérieurs de l’administration. Cette fois, il peut s’appuyer sur un vivier plus large de personnes éprouvées au cours de ses quatre premières années au pouvoir.
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