Les élections européennes ont confirmé un virage à droite à l’échelle du continent, mais un arrêt rendu par la Cour de justice de l’Union européenne contre la Hongrie jeudi a souligné à quel point il sera difficile de faire évoluer la politique de l’UE sur des questions clés. La CJUE a infligé à Budapest une amende de 200 millions d’euros pour violation des lois sur l’asile et une amende quotidienne de 1 million d’euros aussi longtemps qu’elle ignorera les jugements de la cour.
La Hongrie adopte une approche controversée de la migration. Sa politique a conduit à l’expulsion de migrants avant que les appels contre les rejets de demandes d’asile ne soient traités, tout en exigeant qu’ils déposent des demandes d’asile dans les ambassades des pays voisins plutôt qu’à la frontière, ce qui a été jugé illégal par la CJUE en 2020. Après avoir été de nouveau traduite en justice par la Commission européenne pour ne pas avoir respecté ce jugement, la CJUE a statué que le refus de la Hongrie de changer constitue ‘une violation sans précédent et extrêmement grave du droit de l’UE’ car Budapest ‘évite délibérément l’application d’une politique commune de l’UE’.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán ne cache pas son refus de se conformer. S’exprimant à la radio hongroise vendredi, il a déclaré que ‘la cour de George Soros’ avait pris une décision ‘à glacer le sang’, qualifiant l’amende de ‘montant insensé’. Orbán a assuré aux auditeurs qu’il veillerait personnellement à ce que ‘cela fasse plus mal à Bruxelles qu’à nous’.
Alors que les Hongrois sont habitués à la rhétorique anti-UE, l’animosité pure et simple de la réponse d’Orbán à la décision était remarquable. Il a déclaré que le plan de la ‘bulle de Bruxelles’ est que ‘un continent avec une population mixte sera créé en Europe’ où ‘il est acceptable que les Blancs disparaissent’. Alors que les hommes politiques hongrois parlent franchement, a-t-il dit, les bureaucrates de Bruxelles sont ‘sournois’ et ‘gluants’ ; en Belgique, ‘celui qui dit la vérité se démarque’.
La frustration du leader hongrois a été exacerbée par des doubles standards apparents dans le traitement des États membres par l’UE. L’opinion d’Orbán, selon laquelle ‘être en faveur de la paix signifie être contre la migration’, pourrait également résumer l’approche de la Pologne, où le gouvernement pro-UE de Donald Tusk renouvelle discrètement des mesures frontalières strictes avec la Biélorussie qui ont été initialement adoptées, dans une grande controverse, par le régime eurosceptique précédent du pays. Les ONG affirment que le gouvernement de Tusk est responsable de des milliers de ‘refoulements’ de migrants depuis son arrivée au pouvoir — pourtant l’UE apaise les tensions avec Varsovie et annule les procédures de sanctions précédentes.
La présidente de la Commission Ursula von der Leyen a, quant à elle, cherché à collaborer avec la dirigeante italienne Giorgia Meloni, concluant des accords avec des États d’Afrique du Nord pour empêcher les migrants d’entrer dans l’UE. Comme toutes les mesures strictes en matière de migration, ces accords ont été critiqués par des groupes de défense des droits ; ils auraient conduit à des ‘décharges dans le désert‘ terrifiantes, où les migrants sont rassemblés puis abandonnés dans des déserts ou d’autres zones reculées.
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