Keir Starmer a eu une chance inespérée lors des questions au Premier ministre d’hier. Après que les tribunaux ont déclaré qu’un groupe de réfugiés de Gaza a le droit de s’installer au Royaume-Uni, le leader travailliste a évité toute question difficile en qualifiant le jugement de « erroné ».
La famille gazaouie de six personnes, dont quatre enfants de moins de 18 ans, a d’abord vu sa demande refusée par un tribunal de l’immigration. Cette décision a ensuite été annulée par le juge Hugo Norton-Taylor pour une raison bien connue : l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui couvre le droit à la vie familiale. Si un homme de Gaza entre en Grande-Bretagne, tous ses proches ont un droit humain de venir le rejoindre — c’est simplement la règle de droit.
Bien que les demandeurs aient effectivement postulé par le biais du Ukraine Family Scheme, quelque chose que des fonctionnaires minimement compétents auraient pu remarquer, ce n’était pas la base de la décision du tribunal. Starmer a depuis promis de « combler la faille », mais un contrôle plus strict ne résoudra pas réellement le problème. Tant que quelqu’un déjà dans ce pays plaide son droit à la vie familiale, sa famille aura presque certainement accès. Il n’est pas nécessaire de risquer la Manche quand on a un homme à l’intérieur.
Pour être juste, il serait très amusant de voir Starmer instruire le procureur général Lord Hermer, peut-être la seule personne dans le gouvernement plus engagée envers le droit international que le Premier ministre, de résoudre le problème de l’article 8. Au minimum, cela impliquerait des exceptions de style votes des prisonniers à la Convention, si la Grande-Bretagne ne quitte pas réellement.
Mais cela ne va pas se produire. Au lieu de cela, nous aurons un autre tour de politiques performatives, avec le ministère de l’Intérieur annonçant des mesures qui seront rendues caduques par les engagements du Royaume-Uni en matière de traité.
De toute la affaire contre la CEDH, celle contre l’article 8 est la plus forte. Quelles que soient les intentions originales, des décennies de jurisprudence de Strasbourg et nationale signifient que c’est maintenant une politique qui rend le contrôle des frontières efficace impossible. Une politique d’immigration sensée devrait en tenir compte. Chaque immigrant potentiel, et demandeur d’asile, devrait être évalué non pas comme une demande individuelle, mais aux côtés de toutes les personnes à qui ils pourraient potentiellement accorder un droit légal de vivre dans ce pays.
Mais ce gouvernement ne le fera pas, et pour à peu près la même raison qu’il ne prend pas en compte le coût énorme des personnes à charge lors du calcul du cas économique pour un migrant légal. La politique d’immigration est un exercice de manipulation des chiffres : se concentrer sur un emploi pourvu, ou l’histoire triste d’une personne, et laisser passer le reste comme simplement l’opération inévitable du système.
Être opposé à tout cela devrait être facile. Il existe d’innombrables façons dont la loi pourrait être modifiée pour supprimer ces raccourcis à travers les politiques frontalières notionales de la Grande-Bretagne. Pourtant, toutes impliquent d’admettre que c’est la loi — dans ce cas, l’article 8 — qui pose problème. Si elle ne peut pas être abrogée — et amender la Convention prendrait des décennies, même si c’était possible — alors elle doit être limitée dans la loi britannique.
Cela peut être fait, et la Grande-Bretagne y est déjà parvenue avec les votes des prisonniers. La CEDH s’applique en Grande-Bretagne uniquement par le biais de la loi sur les droits de l’homme — et la loi sur les droits de l’homme n’est qu’un texte législatif, ouvert à l’amendement. Tout politicien qui ne le fera pas, peu importe la dureté de sa rhétorique ou l’attrait superficiel de ses politiques, fait semblant.
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