Les problèmes fiscaux de la France ne cessent de s’accumuler. La Commission européenne estime que la dette publique du pays, qui était de 110,6 % du PIB en 2023, atteindra 112,4 % cette année et 113,8 % en 2025. Plus tôt ce mois-ci, le Premier ministre Michel Barnier a annoncé des plans d’austérité pour limiter le déficit en forte augmentation. Mais la France est-elle réellement sur la voie du retour à la solvabilité ?
Le déficit budgétaire pour 2024 s’est avéré bien plus important que ce qui avait été précédemment divulgué. Il semble que le public électoral français et de nombreuses institutions, y compris la Commission européenne, aient été induits en erreur sur l’état désastreux des finances du pays. Cela a conduit au lancement d’une enquête parlementaire qui examinera qui savait quoi, et quand — et qui a choisi de balayer les mauvaises nouvelles sous le tapis. Des poursuites judiciaires pourraient suivre.
Le gouvernement de Barnier a choisi de faire face à l’explosion budgétaire de la France en augmentant encore les impôts. Les annonces de coupes budgétaires et d’un resserrement des cordons de la bourse publique sont malhonnêtes. Avec 41 ministres sur la liste de paie, Barnier a en réalité réussi à accroître l’empreinte du gouvernement, du moins dans l’opinion publique, et à augmenter les dépenses d’environ 2 %.
La France est déjà la nation la plus imposée de l’OCDE et glisse rapidement du mauvais côté de la courbe de Laffer. Il semble donc probable qu’au lieu d’augmenter les revenus, davantage d’augmentations d’impôts réduiront les investissements, déclencheront un nouvel exode de capitaux et finiront par entraîner des revenus plus faibles. Barnier manque également d’une majorité parlementaire, et pour rester à Matignon, il doit compter sur le Rassemblement National (RN) de droite pour ne pas voter contre lui à l’Assemblée nationale.
Mais il n’est pas clair que le RN, un parti qui tire son soutien des petits entrepreneurs, des commerçants et des artisans, votera pour un budget augmentant les impôts. Et si le RN s’allie à l’extrême gauche pour voter contre Barnier, alors le gouvernement tombe et le budget ne passe pas au parlement.
À ce moment-là, comme le précise la constitution, le budget de l’année précédente — le dernier qui a été voté — est rétabli par défaut. Mais c’est là que réside le problème : le budget 2024 était déjà irresponsable, avec un déficit qui finira probablement par être environ deux fois supérieur à la limite de 3 % du PIB fixée par l’Union européenne. Clairement, la Commission européenne ne permettrait pas une seconde année d’explosion budgétaire consécutive.
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