Lady Gaga, une New-Yorkaise sans une goutte de sang français, a ajouté un côté glamour à l’ouverture officielle des Jeux olympiques de Paris. On avait longtemps entendu dire que la chanteuse serait en tête d’affiche de la cérémonie ambitieuse de vendredi sur la Seine, et elle y était en effet, la tête dépassant d’un amas de plumes roses lors d’une soirée par ailleurs gâchée par une pluie persistante.
La performance en français de Gaga de Mon truc en plumes était assez divertissante, notamment parce que des lignes telles que « Tout dans l’coup de reins » étaient si mal prononcées. À noter également est sa tentative joyeusement loupée d’imiter Zizi Jeanmaire, la vraie Parisienne qui a rendu Mon truc célèbre au début des années 60 lorsque la ville regorgeait encore de jeunes talents innovants.
En ce sens, la position de Gaga en tant que moment fort importé des Jeux de Paris 24 illustre parfaitement un dilemme de la France moderne : ses clichés culturels sont tous encore intacts et utilisables, mais ils dépendent des étrangers pour les vendre. Céline Dion est la reine canadienne des ballades puissantes et c’est elle — plutôt qu’une locale — qui a été choisie pour chanter Hymne à l’amour, l’ode émouvante d’Édith Piaf à un amant perdu.
Cela fait partie du syndrome Emily in Paris : l’héroïne éponyme de la série télévisée à succès ne parle pas un mot de français, et son béret est de la mauvaise couleur — rouge au lieu de noir — pourtant, elle a sans doute fait davantage pour mettre la ville de l’amour et de la lumière sur la carte ces dernières années que toute autre personne française vivante.
Le président Emmanuel Macron, toujours le centriste perturbateur, accepte la domination de ces intrus, et c’est pourquoi tant de ses concitoyens le détestent. Ils considèrent l’ancien banquier d’affaires comme un allié des soi-disant ‘Anglo-Saxons’ — les redoutés mondialistes dont l’économie libérale et les modes de vie transnationaux détruisent lentement la ‘Frenchitude’ traditionnelle. Macron est notoirement versatile — on l’accuse souvent de soutenir le camp auquel il parle à ce moment-là — et une telle approche a prévalu lors de la cérémonie olympique de Thomas Jolly.
Ainsi, il y avait beaucoup d’accordéons et de danseuses de can-can, mais ce sont les noms connus qui ont attiré un public télévisuel d’un milliard de personnes en grande partie non françaises. Le kitsch du concours de l’Eurovision — et de multiples références ‘woke’ à la diversité et à la sororité — étaient également en tête d’affiche.
Participez à la discussion
Rejoignez des lecteurs partageant les mêmes idées qui soutiennent notre journalisme en devenant un abonné payant
To join the discussion in the comments, become a paid subscriber.
Join like minded readers that support our journalism, read unlimited articles and enjoy other subscriber-only benefits.
Subscribe