La nouvelle année dans la politique britannique commencera avec une perspective électorale radicalement révisée. Le dernier modèle électoral de More in Common, pour le Sunday Times, montre que le Parti travailliste pourrait perdre 183 sièges, ce qui anéantirait la majorité qu’il a remportée en juillet. Ces résultats sont renforcés par une étude similaire de JL Partners, qui montre également une perte de sièges à trois chiffres pour le parti de Keir Starmer.
À première vue, c’est une nouvelle encourageante pour Kemi Badenoch. Starmer, contrairement à Tony Blair en 1997, est déjà en train de s’effondrer. Cependant, Kemi Badenoch a un problème que les précédents dirigeants conservateurs n’ont jamais eu à affronter dans l’opposition : un parti rival à droite. Reform UK a déjà cinq sièges et, selon les deux modèles électoraux, gagnerait plus de 70 sièges la prochaine fois.
L’analyse détaillée de More in Common montre une autre caractéristique remarquable du nouveau champ de bataille électoral, à savoir que 271 des 650 circonscriptions seraient remportées avec moins d’un tiers des voix. Avec un équilibre si délicat, Kemi Badenoch n’a pas besoin de réassembler l’intégralité de la coalition électorale conservatrice de 2019, juste une partie.
Quant à la manière dont cela pourrait être réalisé, la dirigeante conservatrice ne manque pas de conseils non sollicités. Les colonnes de journaux proposent des prescriptions politiques qui, nous en sommes assurés, rassembleraient les tribus conservatrices — et coïncident juste avec les propres programmes des auteurs. Un conseil plus basique serait de choisir une stratégie et de s’y tenir.
En ce moment, tout ce que fait Kemi Badenoch, c’est provoquer des conflits — le plus récent, en réagissant à l’appât de Nigel Farage concernant les chiffres d’adhésion au parti. Ce n’est pas stratégique : cela donne simplement à ses rivaux de droite plus de publicité et leur permet de fixer le programme. Cela retarde également les décisions qui comptent réellement. Par exemple, Badenoch veut-elle se concentrer sur le fait de récupérer les anciens conservateurs de Reform — ou veut-elle cibler ceux qui ont fait défection vers les Libéraux-démocrates et le Parti travailliste ?
Si elle choisit la voie de Reform, alors pourquoi une attitude si amère envers un parti qui a fourni un refuge sûr à tant de conservateurs aliénés ? Badenoch ferait bien de réaliser qu’on attrape plus de mouches avec du miel qu’avec du vinaigre. Si, cependant, elle est déterminée à récupérer les électeurs centristes, alors pourquoi des personnalités comme Tom Tugendhat et James Cleverly manquent-elles de son cabinet fantôme ?
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