Le concours pour la direction des conservateurs montre enfin des signes de vie intelligente. Jusqu’à ce week-end, le seul candidat à avoir dit quelque chose d’une grande importance était Tom Tugendhat avec son discours sur l’ordre public suite aux émeutes. Il a continué à attirer l’attention simplement en dépassant les limites des platitudes sans contenu.
Comme si elle se réveillait face au danger de laisser son rival le plus articulé dominer la conversation, Kemi Badenoch a maintenant fait sa plus importante intervention à ce jour. Dans un article pour le Sunday Times, elle commence par une vérité douloureuse pour son parti : « Les gens ont voté contre nous plus qu’ils n’ont voté pour le Parti travailliste. » Mais qu’est-ce qui explique l’échec des conservateurs au gouvernement ?
Badenoch blâme le « système politique […] légué par Tony Blair ». Par cela, elle entend les consultations, enquêtes publiques, activisme judiciaire, quangos intrusifs et cadres politiques légalement contraignants sans fin, qui empêchent les gouvernements — en particulier les gouvernements conservateurs — de faire ce pour quoi ils ont été élus.
Contrairement à Liz Truss, qui a blâmé sa chute sur le « deep state » (NDT : « l’état profond » en français), on pourrait appeler le cauchemar de Badenoch le « shallow state » (NDT : « l’état creux » en français). Il n’y a rien de secret ou de conspiratoire ici, mais plutôt un ensemble trop familier de contraintes bureaucratiques et légales sur l’action ministérielle. Les conservateurs n’ont jamais avancé parce qu’ils étaient empêtrés dans des nœuds.
Il ne fait aucun doute que l’inertie et l’obstruction sont des frustrations quotidiennes à Whitehall. Et pourtant, il y a trois grands trous dans l’argument de Badenoch.
Tout d’abord, les contraintes que les gouvernements s’imposent parfois existent pour une raison. Prenez les obligations du Royaume-Uni en tant que membre de l’OTAN : il est sûrement positif que la défense de l’Occident soit soutenue par l’Article 5, plutôt qu’à la discrétion des ministres. Il en va de même pour notre engagement Net Zéro à lutter contre le changement climatique. Ce n’est pas la « définition même de la sur-législation » comme le prétend Badenoch, mais l’orientation claire dont les entreprises ont besoin avant de faire des investissements pluriannuels de plusieurs milliards de livres dans de nouvelles infrastructures énergétiques.
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