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Kamala Harris va-t-elle censurer le X d’Elon Musk ?

TOPSHOT - La candidate démocrate à la présidence, la vice-présidente américaine Kamala Harris, parle à la fille d'un soutien au téléphone alors qu'elle assiste à un événement de reconnaissance des bénévoles au restaurant The Grey à Savannah, en Géorgie, le 29 août 2024, lors du deuxième jour d'une tournée de campagne en bus. (Photo par SAUL LOEB / AFP) (Photo par SAUL LOEB/AFP via Getty Images)

septembre 4, 2024 - 7:15pm

Une interview de 2019 avec Kamala Harris est récemment devenue virale sur X. Dans celle-ci, elle a fait l’affirmation audacieuse que l’ancien président Donald Trump ‘a perdu ses privilèges et [son compte Twitter] devrait être supprimé’. Harris a d’abord exprimé cette position lors d’une conversation avec Jake Tapper sur CNN, et l’a réitérée dans un appel ultérieur.

Alors que Harris se présente maintenant à la présidence lors des élections de novembre prochain, des questions se posent naturellement sur la manière dont son administration pourrait gérer la liberté d’expression, en particulier concernant des plateformes comme X, désormais détenue par Elon Musk. Si elle est élue, Harris pourrait diriger des initiatives qui auraient un impact sévère sur la plateforme de Musk, pouvant même conduire à une interdiction ou à d’autres actions légales significatives.

Il y a déjà des raisons de s’inquiéter. Des révélations récentes par email de la société mère de Facebook, Meta, montrent que le directeur adjoint de campagne actuel de Harris, Rob Flaherty, alors directeur de la stratégie numérique à la Maison Blanche sous l’administration Biden, a exercé des pressions sur l’entreprise de médias sociaux pour supprimer un post de Tucker Carlson lié au Covid-19. Des emails similaires ont révélé que d’autres membres du personnel senior de Biden ont également exercé des pressions sur Facebook pour supprimer des posts sur le Covid-19 ainsi que des reportages politiques, y compris le scoop d’octobre 2020 du New York Post sur l’ordinateur portable de Hunter Biden.

La tendance croissante de l’intervention gouvernementale dans les médias sociaux sous le prétexte de lutter contre la ‘désinformation’ n’est pas limitée aux États-Unis. Des événements récents au Brésil servent d’avertissement. X a subi une pression croissante de la part des autorités brésiliennes pour ne pas avoir traité ce qu’elles considèrent comme de la désinformation, ce qui a conduit à la mise hors ligne temporaire de la plateforme dans le pays.

Cette mesure drastique met en lumière la position précaire dans laquelle se trouvent les entreprises de médias sociaux lorsque les gouvernements décident d’exercer leur pouvoir contre des menaces perçues à la narration publique. Au Brésil, cette répression est perçue par beaucoup comme un mouvement anti-démocratique, le gouvernement de gauche de Lula utilisant potentiellement les allégations de désinformation comme couverture pour réprimer les voix dissidentes qui remettent en question l’agenda du parti au pouvoir.

Entre-temps, Pavel Durov, le co-fondateur et PDG de Telegram, a été récemment arrêté dans un aéroport français. Son arrestation, qui a envoyé des ondes de choc à travers la communauté technologique, est également basée sur des accusations liées à la propagation de la désinformation via la plateforme Telegram.

La nature subjective de ce qui constitue de la désinformation soulève des préoccupations significatives concernant l’avenir de la liberté d’expression, surtout à mesure qu’elle devient de plus en plus entremêlée avec des motivations politiques. Dans le cas de Harris, ses déclarations de 2019 fournissent un aperçu de la position agressive qu’elle pourrait adopter contre des plateformes comme X si elle accède à la présidence. Elle a non seulement plaidé pour le retrait de Trump de Twitter, mais a également pris la mesure extraordinaire d’écrire directement au PDG de l’époque, Jack Dorsey, l’exhortant à suspendre définitivement le compte de Trump. Son appel à l’action n’est pas passé inaperçu — le compte Twitter de Trump a été ‘suspendu définitivement’ en janvier 2021 à la suite des émeutes au Capitole, soulignant l’impact potentiel de la pression politique sur les plateformes de médias sociaux.

Alors que le monde observe ces développements, il est clair que la ligne entre la lutte contre la désinformation et la répression de la liberté d’expression devient de plus en plus floue. Si Harris est élue présidente, Musk et sa plateforme pourraient faire face à des défis sans précédent, pouvant même entraîner de graves répercussions légales. Les implications pour la liberté d’expression à l’ère numérique sont profondes, alors que la définition de la désinformation reste dangereusement fluide, souvent adaptée pour servir les intérêts de ceux qui détiennent le pouvoir.

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