Pour un populiste espérant révolutionner la France avec un nouvel agenda radical, Jordan Bardella a davantage donné l’impression d’un vendeur de services publics que d’un futur Premier ministre. En montrant une facture d’électricité lors du débat télévisé d’hier soir, le président du Rassemblement National (RN) a déclaré que son ambition la plus pressante était de faire en sorte que ses concitoyens se sentent à l’aise avec leurs fournisseurs de services.
« Aujourd’hui, ouvrir ses factures ou son courrier est une source d’anxiété pour des millions de Français qui, dans notre pays, ne parviennent plus à vivre de leur travail, a déclaré Bardella. Si les Français décident de me faire confiance, je serai le Premier ministre du pouvoir d’achat. »
Bien qu’il n’ait que 28 ans et aucune expérience gouvernementale, Bardella semblait déterminé à revendiquer le statut de politicien sérieux et à s’éloigner de la caricature d’un agitateur d’extrême droite obsédé par l’immigration et l’identité. En plus du Premier ministre actuel et allié d’Emmanuel Macron, Gabriel Attal, il a affronté hier soir Manuel Bompard du Nouveau Front Populaire, une alliance de partis de gauche qui espère exclure le RN du pouvoir.
Les trois ont utilisé leur apparition sur TF1 pour tenter de convaincre les électeurs de les soutenir lors des élections parlementaires anticipées à deux tours appelées par Macron, qui doivent commencer dimanche.
Attal a ciblé l’inexpérience de Bardella en attaquant les idées de ‘puits financiers’ qui incluent la réduction de la TVA sur les produits énergétiques de 20 % à 5,5 %, ce qui entraînerait une perte d’environ 17 milliards d’euros pour les caisses de l’État. Il y a également eu de vives critiques à l’encontre de la coalition de gauche dépensière pour avoir fait des propositions de réforme coûteuses, sans indiquer comment l’argent serait collecté.
Sans surprise, Bardella était plus confiant en ce qui concerne l’immigration. Un enjeu sulfureux de cette élection est le droit du sol — le droit à la citoyenneté française pour toute personne née en France, quelle que soit la nationalité de ses parents. Bardella veut l’abolir, affirmant que cela ‘n’a plus de sens dans un monde de huit milliards de personnes’. Il a décrit ‘des continents, et en particulier l’Afrique, qui deviendront des bombes démographiques et où nous savons qu’une grande partie de ceux aspirant à l’immigration seront tentés de venir sur le sol européen’. Il a insisté sur le fait que ‘l’immigration est un sujet majeur qui perturbe notre identité, notre sécurité et l’équilibre des comptes publics’.
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