La situation est différente du côté de Maduro. Il y a maintenant un ordre signé d’arrêter María Corina Machado, et les forces militaires et policières ont commencé à réprimer les manifestations spontanées et à tirer sur les civils. Le régime avait le choix, et il a opté pour une répression généralisée et violente à la manière de Cuba et du Nicaragua. Il tentera de construire une forteresse, d’éteindre les lumières et d’asphyxier son peuple. Il y a de petits signes d’espoir, avec certains policiers et policières enlevant leurs chemises d’uniforme officiel et rejoignant les manifestations dans une ville reculée de l’est du Venezuela : clairement, toutes les forces ne sont pas prêtes à obéir aux ordres. 

María Corina Machado a été vue pour la dernière fois le matin du 30 juin, saluant ses partisans du haut d’un camion, à découvert. À quelques pâtés de maisons de son point de rencontre à Caracas, une figure influente de l’opposition a été arrêtée. Selon des informations divulguées, il est en train d’être torturé afin qu’il « avoue » avoir dirigé un prétendu coup électoral, exactement le récit que le gouvernement essaie de défendre. 

Entre-temps, les réseaux sociaux sont devenus un terreau fertile de mises en garde et de messages de soutien en faveur des manifestations spontanées qui ont lieu au Venezuela, et des efforts de María Corina Machado pour contester les résultats frauduleux. 

Où se situent les États-Unis dans tout cela ? La position de Joe Biden sur le Venezuela est ambivalente et changeante : négociations à la Barbade, suivies d’une suspension partielle des sanctions, puis retour aux discussions. Il est donc difficile de prédire ce que l’Amérique fera ensuite, bien qu’Antony Blinken ait affirmé qu’« il semble que » les résultats officiels ne représentent pas la volonté du peuple du pays. À la lumière de la participation massive – la plus importante de l’histoire démocratique du Venezuela – et de la répression en cours, le secrétaire d’État américain semble parler à Maduro en portant des gants de soie. 

Donald Trump a critiqué le régime vénézuélien actuel en 2019 ; le refera-t-il s’il gagne en novembre ? Si Maduro reste au pouvoir, l’exode des Vénézuéliens ne fera que persister et s’intensifier. Trump semble avoir de l’affection pour le pays et son peuple, mais les pressions intérieures seront significatives, et les frontières de l’Amérique passeront sans aucun doute en premier. 

Une chose est claire : les résultats de dimanche sont le reflet de la volonté populaire, la même volonté qui s’est rassemblée et a soutenu l’alternative démocratique ces derniers mois. La résistance active et passive continuera. Le Venezuela s’est réveillé.