Apparemment, les émeutes sont la faute d’Elon Musk. Jessica Simor KC veut que le Parlement ‘adopte une courte loi fermant Twitter au Royaume-Uni’. Peter Jukes, le co-fondateur de Byline Media, compare X sous la direction de Musk à ‘Paris sous occupation nazie’. Edward Luce, rédacteur associé du Financial Times, soutient que ‘la menace de Musk pour la démocratie est intolérable’.
Le public britannique désigne également un coupable. Selon YouGov, 92 % des électeurs travaillistes, 94 % des électeurs libéraux-démocrates, 89 % des électeurs conservateurs et 78 % des électeurs de Reform pensent que les réseaux sociaux sont au moins en partie responsables des émeutes.
L’argument contre les réseaux sociaux — y compris Twitter — repose sur le fait que de faux rapports ont circulé en ligne avant les premières émeutes. La vérité est que l’auteur présumé de l’attaque de Southport est le fils d’immigrants rwandais et non, comme on l’a prétendu sans fondement, un musulman qui serait arrivé illégalement par bateau.
Une désinformation évidente donc, mais est-elle vraiment responsable des émeutes ? Cela supposerait que les émeutiers — qu’ils soient des provocateurs d’extrême droite ou des voyous locaux — se soucient beaucoup de la distinction entre un type de migrant et un autre. Mais pour les besoins de l’argument, supposons que ce type de désinformation puisse provoquer des émeutes. La question suivante est donc de savoir si interdire Twitter arrêterait la propagation de fausses rumeurs.
La réponse, bien sûr, est non. Même s’il n’y avait pas moyen de contourner une interdiction nationale sur un site web mondial (et il y en a), la désinformation continuerait à circuler sur d’autres réseaux sociaux. Donc, ce dont nous parlons vraiment ici, c’est d’une interdiction complète des réseaux sociaux.
Nous devrions également examiner d’autres formes de communication électronique. À la suite des émeutes de 2011, il y a eu un grand émoi concernant le rôle joué par l’application BlackBerry Messenger (BBM) — un exemple de bouc émissaire technologique, ce qui semble plutôt ridicule rétrospectivement.
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