Bien que ce ne soit pas la première fois que Kemi Badenoch ait une performance médiocre lors des Questions au Premier ministre, la performance d’hier était tout simplement désastreuse. La dirigeante conservatrice est entrée dans l’affrontement hebdomadaire avec non pas un, mais deux buts ouverts devant elle. Elle les a tous deux manqués, malgré le gardien de but inutile.
Badenoch aurait pu défier Keir Starmer sur la prétendue réunion avec son coach vocal pendant le confinement ou sur le mécontentement croissant concernant la cession des îles Chagos. Alors, sur quoi a-t-elle choisi de se concentrer ? Ni l’un ni l’autre. Au lieu de cela, elle a surpris tout le monde — en particulier ses collègues déconcertés — en choisissant un troisième sujet : le sort des champs pétroliers Rosebank et Jackdaw en mer du Nord.
Même si la quantité de pétrole et de gaz que nous pourrions extraire de tels endroits avait une grande importance pour la sécurité énergétique du Royaume-Uni (et ce n’est vraiment pas le cas), ce n’était pas la semaine pour imposer cette histoire à l’agenda politique — pas quand il y a une possibilité de mettre la pression sur le Premier ministre concernant une question potentiellement démissionnaire ou, juste au moment où cela prend de l’ampleur, de lui enfoncer le couteau sur le terrible accord Chagos.
Elle a mentionné ces questions en passant, mais ne s’y est pas attardée. Ainsi, lorsque Starmer a offert l’excuse que la « certitude juridique » de notre base militaire sur les îles avait été mise « en doute », elle n’a pas interrogé ses remarques cryptiques. Quelle incertitude ? Sous quel système de droit ? Et sur quel avis juridique ? Tout cela est resté sans réponse. Elle n’a même pas insisté auprès de Starmer sur le fait que le coût de la reddition a doublé à 18 milliards de livres — et comment sa volonté de payer est à peine conciliable avec l’austérité et les réductions d’impôts qu’il impose au peuple britannique.
Que ces questions soient restées sans réponse est, bien sûr, la faute du gouvernement. Mais le fait qu’hier elles n’aient même pas été posées est la responsabilité de Badenoch.
En soi, une mauvaise performance lors des PMQs ne suffit pas à la faire tomber, mais lorsqu’elle souligne des doutes plus profonds sur son leadership, elle doit agir rapidement. La question de qui l’informe est la priorité la plus urgente. Lorsque William Hague dirigeait le Parti conservateur après une défaite dévastatrice, il avait des personnes comme Danny Finkelstein et George Osborne travaillant avec lui sur chaque préparation des PMQs. En 2025, la dirigeante conservatrice a besoin de collègues d’une capacité similaire, sinon tout à fait la même politique.
Et ce n’est pas tout. Au niveau du Cabinet fantôme, Badenoch s’est entourée de rappels de l’échec conservateur au pouvoir. Par exemple, son secrétaire d’État aux affaires étrangères fantôme est Priti Patel, qui était ministre de l’Intérieur lorsque la Boriswave d’immigration record a été déclenchée. L’actuel porte-parole des affaires intérieures des conservateurs, Chris Philp, était secrétaire en chef du Trésor pendant la brève présidence de Liz Truss. En ne rompant pas avec le passé, la dirigeante conservatrice s’est laissée dans une position faible pour attaquer les échecs du Labour sur l’immigration et l’économie.
Ensuite, il y a sa compréhension de la stratégie. La seule explication rationnelle pour la ligne de questions de Badenoch hier est qu’elles lui ont donné l’occasion de s’en prendre aux « éco-zélotes ». On peut supposer qu’elle espère récupérer des ex-conservateurs en critiquant les excès de la politique climatique. Mais comment compte-t-elle surenchérir sur le Reform UK sur ce genre de sujet ? S’il y a un puits sans fond dans ce pays, c’est le réservoir de rhétorique populiste de Nigel Farage.
Où elle peut surpasser Farage, c’est à la tribune. En tant que chef de l’opposition, elle a un créneau hebdomadaire pour interroger le Premier ministre sur les sujets qu’il aimerait le moins aborder. Cette semaine, elle a laissé passer une occasion en or à la poursuite d’une obsession anti-verte. C’est symptomatique d’une approche qui est fondamentalement erronée et inutile dans la pratique.
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