L’université de Cornell a annoncé lundi que son président et son doyen s’abstiendraient de faire des déclarations sur des questions qui n’impactent pas directement l’école. Cela en fait la deuxième université de la Ivy League à adopter une telle politique en quête de neutralité institutionnelle, après Harvard.
L’école s’est engagée à ce que sa réponse aux manifestations attendues dans les mois à venir soit neutre en contenu, et a déclaré qu’elle devra équilibrer les droits à la liberté d’expression avec l’obligation légale de protéger les étudiants contre le harcèlement et la discrimination. ‘Ainsi, il est de notre responsabilité et de notre obligation de faire respecter nos politiques garantissant que les discours ou les actions de certains membres de notre communauté ne violent pas les droits des autres,’ a déclaré l’annonce.
Ce printemps, Cornell a fait l’objet d’une couverture médiatique généralisée de ses manifestations sur le campus concernant la guerre à Gaza, avec un article dans Tablet décrivant une culture de campus hostile aux étudiants ‘normaux’ — y compris le tiers du corps étudiant qui appartient aux associations étudiantes — et permissive quant aux manifestations et aux campements enfreignant les règles. L’université a également reçu des réactions de la part de donateurs et d’anciens élèves pro-Israël, qui ont exprimé des inquiétudes concernant l’antisémitisme sur le campus. À l’avenir, Cornell veillera à ce que les manifestations, en particulier les campements, ne bloquent pas aux autres étudiants l’accès aux espaces du campus.
La neutralité institutionnelle, souvent énoncée dans la Déclaration de Chicago de 1968, est une politique selon laquelle les universités restent neutres sur des questions sensibles afin de protéger la liberté académique pour le personnel et les étudiants. Au cours des dernières années, notamment pendant le bilan racial de 2020, les universités américaines ont pris des positions à travers des déclarations officielles en violation de ce principe. Après des années à prendre des positions publiques, les universités ont été lentes à publier des déclarations à la suite des attaques du 7 octobre et de la guerre qui a suivi à Gaza, provoquant la colère des deux côtés du débat et menant à une révolte des donateurs de la part d’anciens élèves pro-Israël ainsi qu’à des manifestations anti-Israël sur le campus qui ont perturbé l’année académique dans de nombreuses universités de la Ivy League.
Le fiasco de l’année dernière a incité un changement d’avis parmi les dirigeants universitaires. Plus tôt ce mois-ci, l’université Johns Hopkins a annoncé que son président, son recteur et ses doyens ne feraient plus de déclarations publiques sur les événements actuels à moins qu’ils ne soient directement liés au fonctionnement de l’université, adoptant plutôt une ‘politique de retenue’. Il y a eu une augmentation des demandes pour que l’université fasse des déclarations officielles ces dernières années selon l’annonce, qui a expliqué que de telles déclarations ‘peuvent être en désaccord avec la fonction de l’université en tant que lieu de discours ouvert et d’échange libre d’idées’.
‘L’idée même d’une position ‘officielle’ de l’université sur une question sociale, scientifique ou politique va à l’encontre de notre philosophie fondamentale […] d’être un lieu où des points de vue concurrents sont accueillis, remis en question et testés à travers le dialogue et un examen rigoureux,’ ont écrit les dirigeants universitaires.
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