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Les Canadiens ne croient pas aux promesses d’immigration de Justin Trudeau

Trop peu, trop tard. Crédit : YouTube

novembre 19, 2024 - 2:30pm

Dans un effort de dernière minute pour inverser les conséquences des politiques d’immigration radicales de son gouvernement, le Premier ministre Justin Trudeau avance avec une série de mesures restrictives conçues pour signaler aux électeurs canadiens qu’il a entendu leurs frustrations.

Trudeau a publié une vidéo sur les réseaux sociaux qui semblait reconnaître la gravité de la crise qu’il a contribué à créer, mais seulement de manière indirecte. Il a rapidement détourné toute la responsabilité vers certains « mauvais acteurs » du secteur privé, de l’enseignement supérieur et de l’industrie des consultants en immigration à peine réglementée, où la fraude est répandue. En effet, ce revirement intervient après trois ans à privilégier les demandes de ces groupes d’intérêts particuliers au détriment du bien-être du grand public canadien. Vers la fin de son message, le Premier ministre a admis : « Nous aurions pu agir plus rapidement et mettre fin à cela ». Cela pourrait bien être l’euphémisme du siècle.

Une crise du logement, une concurrence croissante pour les emplois et une inquiétude grandissante quant à la capacité des migrants à s’intégrer ont généré une rare réaction populaire canadienne contre l’immigration après des années de consensus pro-immigration robuste. Cependant, cette attitude accueillante avait toujours été fondée sur des contrôles prudents autour du maintien de l’équilibre économique approprié — et c’est cet équilibre que son gouvernement a fatalement sapé lorsqu’il a ouvert les vannes à des travailleurs étrangers bon marché à la suite de la pandémie de Covid-19 ; cela a été fait en réponse aux revendications persistantes mais douteuses du secteur des affaires concernant une « pénurie de main-d’œuvre » nationale en cours.

En réalité, le marché du travail tendu a créé les bonnes conditions pour une augmentation des salaires et une sécurité de l’emploi accrue, quelque chose que les chefs de l’industrie canadienne pouvaient à peine tolérer. Ces attitudes étaient incarnées par des personnalités comme l’ancien conseiller de Trudeau, Dominic Barton, qui a fondé l’Initiative du Siècle, avec ses appels à atteindre cent millions de Canadiens d’ici 2100. Plutôt que de permettre aux travailleurs de profiter des avantages d’une telle économie, Ottawa a facilement adopté le récit de la « pénurie de main-d’œuvre » et a créé un lumpenprolétariat par l’importation de centaines de milliers d’étudiants internationaux et de travailleurs temporaires.

À travers son message, Trudeau a tenté de présenter cette démarche comme initialement correcte — comme une mesure de relance et de reprise post-pandémique — même si elle est maintenant perçue par les économistes pour ce qu’elle était : une solution maladroite de « pansement » qui sert à dissimuler une récession imminente en gonflant artificiellement les chiffres de croissance. Trudeau a ensuite tenté de rejeter la faute sur lesdits « mauvais acteurs » sans sembler comprendre que c’était son gouvernement qui avait créé les conditions mêmes qui ont permis à ces mauvais acteurs de prospérer au cours des dernières années. Maintenant, le Premier ministre dit qu’il est entièrement engagé à trouver des moyens de « mettre efficacement en pause la croissance de la population », par exemple en réduisant à la fois les flux d’immigration temporaires et permanents et en se concentrant à nouveau sur l’immigration qualifiée.

Cependant, après des années de promesses non tenues, les Canadiens sont peu susceptibles de le croire. Déjà, de nombreux résidents temporaires commencent à demander l’asile, à hauteur de 14 000 nouvelles demandes cette année, comme moyen de contourner leurs ordres d’expulsion imminents. Le défi pour tout gouvernement canadien, maintenant et à l’avenir, sera de résister aux tentatives de ces migrants de rester. Les réductions des chiffres de croissance futurs ne seront pas suffisantes ; Ottawa doit montrer aux Canadiens qu’il a la volonté et les moyens d’appliquer ses propres politiques et d’empêcher l’enracinement d’une nouvelle classe sous-prolétarienne, avec toutes les menaces pour la stabilité sociale et économique que cela implique.


Michael Cuenco is a writer on policy and politics. He is Associate Editor at American Affairs.
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