L’Écosse a abrogé des plans controversés visant à légiférer pour interdire la thérapie de conversion en faveur d’une collaboration avec le gouvernement britannique sur ses propres propositions. Cela pourrait signaler l’aube d’une nouvelle ère de coopération entre les deux gouvernements — un éloignement de la combativité réflexe et un retour à une législation soigneusement réfléchie. Cela pourrait également n’être rien de plus qu’une décision tactique d’abandonner une pratique consistant à introduire des projets de loi controversés sur des questions sociales qui ont à plusieurs reprises causé plus de problèmes au SNP que prévu initialement.
Plus tôt cette année, le gouvernement écossais a annoncé une consultation sur un projet de loi interdisant les pratiques de conversion, définies comme des tentatives de changer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre de quelqu’un, ou leur perception de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Pour certains, cela représentait une étape essentielle vers une société plus tolérante dans laquelle des pratiques nuisibles et dangereuses seraient interdites. Pour d’autres, c’était une intervention mal pensée dans un débat tendu qui suspendrait une épée de Damoclès — sous la forme d’une peine de prison de 7 ans — au-dessus des têtes des thérapeutes, et même des parents, encourageant les jeunes en détresse de genre à réfléchir soigneusement avant de subir une transition sociale ou médicale.
Cette législation proposée ne doit pas être vue isolément. Les dix dernières années ont vu le monde occidental consumé par une ‘guerre culturelle’ sur les questions d’identité de genre. Ce terme est souvent utilisé comme un terme d’abus pour décrire des slogans toxiques et une rhétorique incendiaire opposant des groupes sociaux les uns aux autres, mais il peut également être considéré comme un conflit culturel d’idées où certains groupes idéologiques tentent d’imposer leur propre vision du monde à la société dominante.
Il n’est pas rare que ceux qui proposent des changements sociaux et juridiques controversés, soutenus par des sanctions civiles et parfois criminelles pour ceux qui s’opposent, dépeignent toute opposition comme une rhétorique de guerre culturelle. Cela peut fonctionner comme un slogan efficace sur les réseaux sociaux, mais cela n’a pas sa place au sein d’une législature. Cela est en soi emblématique d’un état d’esprit de guerre culturelle que des législateurs prudents s’attaquant à des problèmes sociaux complexes devraient éviter.
Ce qui a rendu la législation sur la justice sociale introduite au Parlement écossais politiquement dommageable n’était pas tant son contenu — qui était voué à provoquer des désaccords — mais la rhétorique qui l’accompagnait. Des politiciens de premier plan se comportaient comme des enfants gâtés, se bouchant les oreilles et refusant d’écouter quiconque exprimait des préoccupations, même s’il s’agissait de professionnels de la santé respectés, d’avocats ou de défenseurs des droits de l’homme. Tous étaient écartés comme des bigots ou des guerriers culturels.
Les exemples abondent, mais il suffit de regarder la réponse à l’examen Cass de certains hauts responsables des Verts en Écosse — ceux qui proposaient et défendaient à la fois cette législation et la manière intolérante dont elle a été débattue. Le co-leader des Verts, Patrick Harvie, a refusé d’accepter les conclusions de l’examen, privilégiant les opinions des activistes au sein de son parti par rapport au poids collectif de quatre années de recherche et d’analyse minutieuses par un pédiatre de renommée mondiale. Ross Greer, un MSP vert senior, a amplifié les voix qualifiant l’examen de ‘document transphobe et conservateur’. Quelles que soient les critiques que l’examen puisse susciter, il est honteux que des politiciens dénonçant la rhétorique de guerre culturelle encouragent ce genre d’attaque sur les motivations ou le caractère d’un professionnel de la santé distingué dans l’exercice de ses fonctions.
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