Cologne
Ici à Cologne, à environ 15 minutes de Solingen, le choc est profond et la tension monte. C’est à Solingen, à la fin de la semaine dernière, qu’un réfugié syrien a été arrêté pour avoir tué trois personnes et blessé huit autres, dont certaines gravement, lors d’une attaque au couteau.
À l’approche des élections régionales cruciales dans l’est de l’Allemagne ce dimanche, tous les partis cherchent à montrer qu’ils réagissent à l’atrocité. Mais le public n’a que faire des postures politiques. Les électeurs attendent des propositions concrètes pour faire face aux risques de sécurité liés à l’immigration de masse de ces dernières années.
Depuis que l’État islamique a revendiqué l’attaque, une grande partie de la discussion immédiate a tourné autour du terrorisme et de la criminalité liée aux attaques aux couteaux. La ministre de l’Intérieur Nancy Faeser, du Parti social-démocrate, a proposé la semaine dernière que la longueur des couteaux que les gens sont légalement autorisés à porter soit réduite de 12 centimètres à 6 centimètres, et que les couteaux à cran d’arrêt soient complètement interdits. Le vice-chancelier Robert Habeck du Parti vert a également exigé des lois plus strictes sur les armes et davantage de zones où les couteaux sont interdits.
Pour de nombreux Allemands, ce débat ressemble à une lutte contre les symptômes plutôt que contre la racine d’un problème qui va bien au-delà de cet incident récent. Dans une enquête le mois dernier, un peu plus de la moitié des Allemands ont déclaré qu’ils se sentaient encore en sécurité dans les espaces publics. En 2017, c’était encore trois quarts. Ce n’est pas seulement dû aux incidents terroristes. Rien qu’en 2023, la criminalité violente a augmenté de 8,6 %. La proportion de suspects non allemands parmi tous les crimes signalés a augmenté à 41 %. La dernière fois que ce chiffre a dépassé 40 % c’était en 2016, l’année suivant la decision d’Angela Merkel de permettre à environ 1 million de migrants d’entrer dans le pays.
Malgré la politique généreuse de l’Allemagne envers les réfugiés, des centaines de milliers d’immigrants illégaux vivent dans le pays, leur nombre étant estimé à plus de cinq cent mille. Cela pose un risque de sécurité évident mais demeure un sujet rarement discuté en public, souvent par crainte d’alimenter la montée de l’extrême droite Alternative für Deutschland.
Cependant, c’est précisément ce manque de débat honnête sur les conséquences de l’incapacité à contrôler l’immigration de masse qui a aidé l’AfD à gagner du soutien ces dernières années. En 2015, lorsque le parti — alors âgé de seulement deux ans — a d’abord gagné en notoriété en raison de la crise des réfugiés, de nombreux électeurs n’ont eu aucun moyen d’exprimer leurs préoccupations.
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