Lors d’une interview diffusée sur X,
Elon Musk et Donald Trump ont eu une discussion variée qui a duré plus de deux
heures. Cet entretien, qui s’est tenu entre 19h47 et 22h47 (heure de l’Est), a
enregistré 73 millions de vues, marquant un succès pour le discours libre et
ouvert, bien qu’il n’ait pas toujours été captivant.
La
conversation entre Musk et Trump a néanmoins suscité des préoccupations plus
sérieuses concernant la censure. Avant l’entretien, Thierry Breton, commissaire
européen, a publié
sur X une lettre de dix paragraphes remplis de jargon juridique portant sur
le droit de l’Union européenne, notamment la Loi sur les services numériques
(DSA). Il a averti Musk de la nécessité de se conformer aux dispositions de la
loi relatives à la désinformation.
En réalité,
la lettre était une menace à peine voilée adressée à Elon Musk, accompagnée de
rappels selon lesquels “des procédures formelles sont déjà en cours contre
X en vertu de la DSA, notamment en lien avec la diffusion de contenu
illégal.” De manière curieuse, la lettre témoigne d’une habileté notable à
capter l’attention sur les réseaux sociaux, Thierry Breton se retrouvant
maintenant submergé par une vague de mépris et de ridicule, précisément le
genre de réaction susceptible de propulser un message dans la viralité.
Cependant, la lettre révèle également une inquiétante volonté de l’Union européenne — une institution qui, par le passé, s’est distinguée comme un champion mondial du droit à la libre expression — de s’aventurer sur un terrain glissant. Bien que l’UE considère probablement cette initiative comme une étape positive dans son rôle de pilier de la police de l’information mondiale émergente, d’autres la percevront sans doute comme une atteinte gouvernementale stupéfiante. Plus inquiétant encore, le fait que l’UE menace Musk pour avoir interviewé un candidat à la présidence témoigne d’un désir de restreindre le débat et laisse entrevoir un parti pris institutionnel.
À
première vue, la lettre de Thierry Breton semble viser à garantir la conformité
avec le droit européen. En réalité, elle illustre une tendance plus large
d’influence étatique sur les plateformes numériques. Le fait que “des
événements récents au Royaume-Uni” soient mentionnés dès la première
phrase — avant même l’interview en question — révèle la dynamique de pouvoir en
jeu. Ces événements font référence aux émeutes qui ont secoué le pays après le
meurtre de trois enfants, ainsi qu’à la répression massive des autorités
britanniques contre les personnes ayant exprimé des idées jugées inacceptables
par la police. Comme l’a averti le compte
officiel du gouvernement britannique quelques jours avant l’interview de Musk :
“Réfléchissez avant de publier.”
L’effort pour contrôler l’information n’est pas, en soi, illégitime. Bien qu’une large interprétation du droit constitutionnel à la liberté d’expression ait été consacrée par deux siècles de jurisprudence américaine, la situation en Europe est nettement différente. Le véritable problème ici est l’apparence que des lois comme la DSA sont utilisées pour influencer une élection.
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