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juillet 29, 2024 - 8:30pm
La candidature présidentielle de Kamala Harris a atteint des sommets. Sa campagne a annoncé qu’elle a collecté 200 millions de dollars au cours de sa première semaine. C’est une somme extraordinaire, étant donné que la campagne de Biden et le Comité national démocrate ont collectivement levé 264 millions de dollars entre avril et juin de cette année. Signe de dynamique populaire, cet afflux de dons est en phase avec un récent sondage du Wall Street Journal montrant une montée d’enthousiasme parmi les électeurs démocrates maintenant que Joe Biden s’est retiré.
Cet apport financier pour Harris n’est pas tombé du ciel. Comme d’autres pans de l’establishment démocrate, les donateurs d’élite avaient une alliance de circonstance avec Biden. Lorsqu’ils ont pensé qu’il était le candidat le plus viable pour l’élection générale contre Donald Trump en 2020, ils se sont ralliés derrière lui. Ces mêmes élites ont réussi à dissuader toute contestation sérieuse à la primaire de Biden en 2024 mais l’ont abandonné après le débat de juin avec Trump.
Mais cette classe de donateurs d’élite qui se rallie maintenant autour de Harris pourrait pousser sa campagne dans une direction risquant d’aliéner les électeurs de la classe ouvrière. Ces donateurs pourraient, par exemple, l’encourager à revenir au ‘libéralisme de conseil d’administration’ de l’ère Obama en s’éloignant de positions économiques plus populistes. L’analyste économique progressiste Matt Stoller a soulevé cette inquiétude dans un article aujourd’hui pour Compact, notant que les principaux donateurs poussent Harris à éliminer les tarifs sur les marchandises en provenance de Chine ainsi qu’à inverser l’approche agressive de l’administration Biden en matière de politique antitrust. Un retour au néolibéralisme, met en garde Stoller, pourrait ‘fracturer la coalition démocrate’.
Les donateurs d’élite pourraient également présenter des risques pour Harris en matière de politique culturelle. La victoire de Biden en 2020 reposait en partie sur sa capacité à sembler à distance de l’avant-garde de la politique identitaire de gauche. Harris s’était positionnée bien à gauche de Biden sur les questions sociales lors de la primaire démocrate de 2020. En novembre 2020, elle a publié une vidéo rejetant ‘l’égalité’ et louant ‘l’équité’, ce qui avait poussé même le critique de Trump, Andrew Sullivan, à se demander si Harris soutenait ‘le marxisme intégral’. Théoriquement, elle pourrait essayer de redéfinir son image sur les questions culturelles pour l’élection de 2024, mais certains importants efforts de collecte de fonds en faveur de Harris ont maintenant tenté de placer sa campagne fermement dans la constellation woke.
Considérez, par exemple, l’énorme ‘Femmes blanches : Répondez à l’appel’ événement de collecte de fonds et d’organisation sur Zoom pour Harris. Les organisateurs de cet événement affirment avoir collecté des millions de dollars pour sa campagne et avoir mobilisé des milliers de volontaires. Imprégné d’invocations sur le ‘privilège’, le ‘patriarcat’ et le ‘travail à faire sur soi’, l’événement semblait être un séminaire de rééducation de l’été 2020. Ce type de campagne pourrait plaire à un auditeur de la radio publique NPR diplômé en études culturelles, mais semblerait obscur – voire étrange – à un ouvrier de Grand Rapids.
Les électeurs de la classe ouvrière se sont éloignés du Parti démocrate au cours des 30 dernières années. En 1992, les candidats démocrates au Congrès ont largement remporté les voix des électeurs non diplômés; en 2022, ils ont perdu ce groupe de plus de 10 points. Au fur et à mesure que le Parti démocrate est devenu de plus en plus le bastion de l’élite éduquée, il a perdu du terrain auprès des électeurs ouvriers qui formaient autrefois le cœur du parti.
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