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La demande allemande de vehicules électriques stagne tandis que les consommateurs rejettent la technologie verte

Electric Porsches aren't taking off. Credit: Getty

juillet 28, 2024 - 8:00am

L’opinion largement admise est que s’éloigner des combustibles fossiles est inévitable, mais pas imminent. Alors que les consommateurs rejettent les nouvelles technologies vertes, même cette prétendue inévitabilité est cependant remise en question. Au début de la semaine, on annonçait que le constructeur automobile de luxe allemand Porsche a revu a la baisse ses ambitieux objectifs de ventes de véhicules électriques en raison d’une demande réduite, la société déclarant que « la transition vers les véhicules électriques prendra plus de temps que ce que nous avions supposé. » L’objectif initial de faire 80% des ventes du fabricant avec des voitures100% électriques d’ici 2030 n’est plus réaliste, et Porsche est rejoint par Mercedes-Benz après que ce dernier ait enregistré « une baisse de 25% des ventes de voitures entièrement électriques ». 

Le recul des véhicules électriques ne se limite pas à l’Allemagne. Aux États-Unis, General Motors a annoncé, cette semaine également, qu’elle allait retarder le développement de nouveaux modèles de véhicules électriques et allait reporter l’ouverture d’une usine de camions électriques, tandis que Ford Motor a remplacé les plans d’une usine conçue pour construire des SUV électriques par des plans pour construire des camions pick-up à moteur à combustion. Et il y a de bonnes raisons à cela. Comme le spécialiste de l’énergie Robert Bryce l’a calculé, Ford « a vendu 23 957 véhicules électriques au cours du trimestre, mais a perdu 1,14 milliard de dollars ce faisant. Par conséquent, Ford a perdu 47 585 $ pour chaque véhicule électrique vendu. » 

Étant donné que l’on nous a dit il y a 10 ans que « d’ici 2025, les voitures à essence ne pourront pas rivaliser avec les véhicules électriques », les chiffres fournis par les constructeurs automobiles occidentaux sont alarmants. En fait, les voitures électriques américaines et européennes ne peuvent pas rivaliser avec les voitures chinoises, car Pékin a déployé des efforts considérables pour devenir le premier fabricant mondial de véhicules électriques, reproduisant un modèle déjà appliqué avec succès dans les domaines de l’éolien et du solaire. 

Mais même les Chinois pourraient rencontrer des difficultés à vendre leurs véhicules électriques si l’on considère l’évolution de l’opinion des consommateurs. Comme le rapporte Gallup, « 44% des adultes aux États-Unis disent qu’ils envisagent sérieusement ou pourraient envisager d’acheter un véhicule électrique à l’avenir. Ce chiffre est en baisse par rapport à 55% en 2023. Sur la même période, le nombre de personnes qui disent ne pas envisager d’acheter un véhicule électrique est passé de 41% à 48%. » 

Malgré les efforts gouvernementaux — et souvent les subventions ou autres incitations financières — l’engouement pour les véhicules électriques ne décolle pas vraiment parmi le grand public, et à mesure que les subventions sont réduites et que des barrières tarifaires sont imposés aux modèles chinois, cela ne changera pas de sitôt. 

Les êtres humains font preuve d’une créativité incroyable pour trouver quelle énergie disponible ils peuvent utiliser. C’est pourquoi de par le passé on a observé des « additions » énergétiques — l’utilisation continue des sources d’énergie existantes auxquelles s’en rajoutent de nouvelles telles que les énergies renouvelables — mais avec seulement un nombre limité de « transitions » remplaçant les anciennes sources d’énergie par de nouvelles. Le phénomène qui s’en rapproche est le remplacement du charbon par le gaz et le nucléaire. 

Cette leçon est actuellement apprise à la dure par l’industrie des véhicules électriques et par tous les fabricants de technologies vertes qui dépendent des consommateurs privés et non des subventions gouvernementales pour leurs marges bénéficiaires. Cela ne signifie pas, bien sûr, que les voitures électriques vont disparaître. Mais comme toute autre innovation dans le secteur de l’énergie, elles seront une addition aux voitures à moteur à combustion, et non un remplacement. Les véhicules électriques étaient autrefois considérés comme le coup de grâce final pour le moteur à combustion interne — quelle idée naïve cela semble maintenant. 


Ralph Schoellhammer is assistant professor of International Relations at Webster University, Vienna.

Raphfel

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